Qui dirait
depuis quand les paysans du pays de Beynat, en Corrèze, prennent
soin de conserver et de trier la paille de leur blé et la
tressent, tout au long des chemins et des veillées, en longs rubans
dorés ?
Cousus en rond pour
faire chapeaux et palholes, tissés plus tard en forme de cabas,
ils font depuis longtemps la renommée de cette rude contrée
où ne se plaisent que seigle et châtaigniers.

Oh, ce n’était
guère payé, mais l’argent était si rare ! Et sans
être alchimistes, les doigts agiles de ce pays savaient changer la
paille en or…
Pour répondre
à la demande enthousiaste des membres de l’Association «Le
cabas de Beynat», désireux de faire revivre une activité
qui a forgé l’identité de tout un pays, Marie-France Houdart
est partie à la recherche : recueils de témoignages,
documents et photos, travail d’archives, observation des gestes menant
de la graine à la tresse, voyages et rencontres aux pays de la tresse
de paille...

L’enquête réserve
bien des surprises : elle vous mènera du XXIe siècle à
la fin du Moyen Age et d’un bout à l’autre de l’Europe, tout au
long d’un galon d’or qui rattache ce pays limousin à une grande
tradition dont il semble un des derniers et des plus vivaces représentant,
une tradition qui permit à ses habitants de vivre avec ce que d’autres
auraient considéré comme rien. Cela vaut de l’or, L’or de
la paille, l’or des humbles…. Un bel exemple de dignité et de vraie
«écologie» pour aujourd’hui.
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