Auteure : Danièle Delord
160 p. quadri
C'est un très rare travail que nous livre là Danièle Delord. Il aurait pu s'intituler « Perpezac-le Noir, une commune en Limousin », car elle a méticuleusement épluché des centaines de documents d'Etat-civil, de délibérations de conseil municipal, d'archives notariées…, pour en dresser une sorte de généalogie collective. Mais, riche de cet écrit consignant le passé, elle a écouté le « non écrit » trop souvent négligé, elle est allée pousser la porte de chacune des maisons, Elle a écouté ses habitants, évoquer leurs ancêtres, la constitution de leur famille, les alliances entre villages, leurs conditions de vie… Elle a compris leur attachement si fort à cette terre à seigle et à châtaigniers durement conquise sur les seigneurs du lieu. Oui, si fort, et c'est tout le mérite de ce travail de nous l'avoir révélé, que, dans ce pays où la terre ne se partage pas, on n'hésitait pas léguer les biens familiaux à sa fille. Cela se savait à des lieux à la ronde et les gendres accouraient ! Etonnants gendres qui, par leur travail, leur apport financier et leur dynamisme, ont permis la permanence et la vitalité des familles. Alors au sous-titre, elle a pu ajouter un titre : « Maisons, terres et familles »
L'auteure
Née à Tulle en 1943, Danièle Delord a été très marquée par le drame du 9 juin 1944 qui a vu son frère partager le sort des 99 pendus de Tulle. Dénoncer les blessures de cette barbarie a été une constante de sa vie militante, notamment auprès des publics scolaires.
Ses parents étant tous deux originaires de Corrèze, elle a connu enfant la vie des paysans et la force des solidarités des héritages familiaux. Autour d'elle, on parlait “patois“ et c'est peut-être la musique des paroles et chansons échangées au cours des repas, des travaux agricoles, du marché de Tulle, qui l'a poussée au cours de ses études littéraires à s'intéresser à l'occitan ancien (avec un mémoire de maîtrise consacré à Uc de la Bachellerie (compagnon troubadour de Gaucelm Faydit).
Nommée professeur de lettres au Lycée Municipal d'Uzerche, elle y rencontre Marcel Delord, professeur de mathématiques. Toute la carrière du couple se déroulera dans cette belle cité, riche d'histoire, proche du village natal de Marcel, Perpezac le Noir, où ils s'installent dans une maison proche des Renardières, berceau de la famille Delord depuis des décennies. Marcel s'implique naturellement dans la vie locale et devient maire de Perpezac-le-Noir pendant 25 ans (1983-2008). Son goût de l'histoire locale et de la transmission amène Danièle à entamer des recherches historiques sur leur commune. En 2007 elle fait éditer à compte d'auteur un premier ouvrage : Perpezac le Noir, une commune du Plateau Corrézien qui relate l'histoire de Perpezac et de ses nombreux villages, jusqu'à la Révolution. Encouragée par l'accueil qui lui fut réservé, elle reprend ses recherches en les axant sur la vie des habitants et sur les évolutions contemporaines .Le souvenir de « L'Enfant des Renardières » (décédé en 2015) l'a accompagnée tout au long de la genèse de Maisons, terres et familles. Perpezac le Noir 1815-1945.
Préface de Jérôme Sagne, maire de Perpezac :
Préfacer
les écrits de celle qui a été mon professeur de français au
collège d’Uzerche relève à la fois d’un honneur et d’une
gageure ! Mme DELORD a toujours été exigeante, avec ses élèves
comme avec elle-même dans son travail.
Avec
ce nouvel ouvrage sur Perpezac-le-Noir, commune qu’elle a faite
sienne en épousant mon prédécesseur Marcel DELORD, l’auteur
invite à partager notre passion commune pour l’histoire en général
et celle de Perpezac en particulier.
Ce
livre se lit presque comme un roman, le roman d’une commune, le
roman des habitants qui en ont fait l’histoire et finalement le
présent. L’auteur a fait un travail de fourmi, comme elle
travailleuse, et en fait l’arbre généalogique de beaucoup de
familles comme peu ont eu le courage et le temps de s’y atteler.
D’aucuns
y retrouveront l’histoire de leurs ancêtres, comme c’est mon
cas, histoire que seule la tradition orale des campagnes avait
transmise mais qui se voit attestée par les documents d’état
civil et notariaux dénichés et décryptés des heures durant aux
archives départementales de la Corrèze et à la mairie de
Perpezac-le-Noir, mais aussi par les archives privées des familles
qui ont librement mis à disposition écrits et photographies.
D’autres
y découvriront l’histoire de leur maison et des précédents
occupants.
Sur
un plan plus large, nous assistons à l’évolution de la commune :
d’une mairie qui se cherche puis se structure, d’une église qui
subit des aménagements importants, d’un petit bourg peu peuplé à
une concentration de commerçants et artisans prospères. Nous y
retrouvons également une grande tendance toujours d’actualité
pour certaines familles de s’implanter à proximité de la voie
principale de communication qu’était l’ancienne route royale
devenue route nationale 20, puis route départementale 920.
Pour
Perpezac-le-Noir, cet ouvrage est fondamental. Bien peu de bourgades
peuvent s’enorgueillir de disposer d’une base aussi richement
documentée sur son histoire. « Il n’est de richesse que
d’hommes. » écrivait le philosophe Jean Bodin. C’est bien en
cela que l’ouvrage est précieux et passionnant : ceux qui ont
fait Perpezac et celle qui en relate avec force précision la
formidable histoire !
Bonne
lecture.
Aux sources de l'Histoire d'une commune au XIXe s. Le bourg de Perpezac dans son environnement : eau,
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